Dans ce mĂ©tier, on passe nos journĂ©es Ă courir, Ă livrer, Ă traverser la ville dans tous les sens. Mais il y a un moment que tous les livreurs connaissent : celui oĂč le tĂ©lĂ©phone se tait, oĂč lâappli ne vibre plus, et oĂč le froid ou la pluie commencent Ă sâinviter. Câest lĂ que la question se pose : oĂč se poser ?
â Les cafĂ©s bienveillants
Certains Ă©tablissements ont compris que les livreurs faisaient dĂ©sormais partie du paysage urbain. Ces cafĂ©s ou snacks laissent volontiers entrer pour boire un cafĂ© chaud, recharger le tĂ©lĂ©phone ou simplement se rĂ©chauffer cinq minutes. Parfois, un simple âSalut, je bosse pour Uber, je peux mâasseoir deux minutes ?â suffit Ă  ouvrir la porte.
Les plus malins commandent un petit cafĂ©, sâinstallent prĂšs dâune prise, et profitent du Wi-Fi. Câest un investissement dâun euro qui peut sauver une aprĂšs-midi entiĂšre.

đȘ Les stations-service et fast-foods
Les stations Total, Shell ou Q8 restent des refuges stratégiques. Il y a des toilettes, un abri, du chauffage, et souvent de la lumiÚre 24 h/24.
Les McDo, Quick et Burger King, quant Ă  eux, sont devenus des âbasesâ pour beaucoup : prises Ă©lectriques, toilettes, connexion, tout y est. On y croise dâailleurs souvent dâautres collĂšgues en pause, casque sur la table et appli en veille.
Certains McDo ferment leur salle Ă  23 h, mais la terrasse reste souvent accessible : un bon plan quand il pleut.

đł Les abris urbains et les parkings couverts
Les plus expérimentés connaissent les zones grises de la ville : un auvent discret, un recoin sec sous un immeuble, un parking souterrain semi-ouvert, ou une entrée de galerie marchande.
Ce sont des abris temporaires, pas toujours glamour, mais souvent pratiques. On y attend cinq ou dix minutes le temps quâune commande tombe.
Astuce : Ă©viter les halls dâimmeubles privĂ©s ou les zones de camĂ©ras, histoire de ne pas se faire remarquer.

đ Les bornes de recharge⊠pour humains
Dans certaines zones de Bruxelles (comme autour de Flagey, Louise ou Rogier), il existe des bornes publiques avec prises USB intĂ©grĂ©es. Câest discret, gratuit, et parfois mĂȘme abritĂ©.
Certains livreurs sâĂ©quipent aussi dâune batterie externe 20 000 mAh, indispensable quand on enchaĂźne dix heures dehors.
đŹ Le refuge social
Mais le meilleur refuge, câest souvent le contact entre livreurs. Ces petits groupes quâon retrouve sur une place, sur un trottoir sec ou dans un parking Ă  scooters.
On sâĂ©change des infos, on compare les gains, on rĂąle un peu sur les applis. Ces moments ne rapportent rien, mais ils permettent de recharger mentalement, de retrouver de la motivation avant de repartir dans la jungle urbaine.

En résumé
Le mĂ©tier de livreur, câest 80 % de mouvement et 20 % dâattente. Savoir oĂč attendre change tout.
Un bon refuge, câest plus quâun abri : câest un endroit oĂč lâon reprend son souffle, oĂč lâon recharge sa batterie (humaine et Ă©lectronique), et oĂč lâon se rappelle quâon nâest pas seul Ă  pĂ©daler ou rouler sous la pluie.