La pluie : l’alliée du livreur ?

Quand les nuages s’ouvrent sur Bruxelles, beaucoup de livreurs grincent des dents. Routes glissantes, visibilité réduite, vêtements trempés : tout semble contre eux. Et pourtant, pour les plus aguerris, la pluie est une bénédiction.

Une équation simple : plus de pluie = plus de commandes

Sous la pluie, les temps de parcours doublent. C’est mécanique : impossible de rouler aussi vite quand la chaussée devient savonneuse et les freins hésitants. Mathématiquement, si le temps de livraison est multiplié par deux, cela signifie qu’il faut deux fois plus de livreurs pour livrer le même volume de commandes.
Mais il n’y en a pas deux fois plus. Au contraire. Une partie des livreurs renonce dès les premières gouttes. Certains n’ont pas l’équipement nécessaire, d’autres ne veulent tout simplement pas risquer leur peau. Résultat : l’offre de livreurs diminue… tandis que la demande explose.

Car pendant ce temps, les clients, eux, n’ont aucune envie de sortir chercher leur repas. Les burgers et les sushis continuent d’être commandés — mais livrés par moins de monde. Ceux qui tiennent le coup voient leur chiffre d’affaires s’envoler.

L’équipement fait la différence

La clé du succès sous la pluie, c’est l’équipement. Les vétérans le savent :

  • un tablier de scooter,
  • des manchons étanches,
  • une bulle haute pour se protéger du vent et des projections,
  • une veste imperméable solide,
  • un pantalon de pluie,
  • et des bottes en caoutchouc.

Avec cet arsenal, le livreur peut travailler presque aussi efficacement qu’un jour sec. Presque.

La stratégie gagnante : le court et le connu

Quand il pleut, inutile de courir loin. La stratégie gagnante, c’est de se concentrer sur des trajets courts, dans des zones parfaitement connues.
Sur un kilomètre ou deux dans un quartier familier, on ne perd pas vraiment deux fois plus de temps : les virages sont anticipés, les pavés piégeux repérés, les raccourcis maîtrisés.
En revanche, sur cinq ou six kilomètres dans une zone mal connue, la perte de temps explose. GPS capricieux, rues barrées, circulation ralentie — tout s’accumule.

Sous la pluie, la précision et la connaissance du terrain valent plus que la vitesse.

Et la neige ? Là, c’est une autre histoire.

Quand la neige tombe, même les plus aguerris réfléchissent à deux fois. Les pneus glissent, les freins sont inutiles, et au final, on est obligé de rouler à 10 km/h.
À ce stade, la rentabilité s’évapore. Sauf peut-être pour celui qui roule sur une Africa Twin montée en pneus cloutés — mais avouons-le, personne ne fait ça à Bruxelles. Heureusement, la neige n’y dure souvent qu’un ou deux jours par an.

Conclusion : un défi qui se transforme en opportunité

La pluie trie les livreurs. Elle fait fuir les moins préparés et récompense les plus stratégiques. Pour ceux qui savent s’équiper, garder leur calme et bien choisir leurs trajets, les journées grises peuvent devenir les plus rentables de l’année.

Sous la pluie, le livreur patient et méthodique devient un véritable chasseur d’opportunités. Et souvent, pendant que les autres se réfugient au sec, c’est lui qui rafle tout.

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