Les livreurs à l’écran : entre cascades et comédies ratées

Les livreurs, ces héros du quotidien, ont parfois l’honneur de devenir les personnages principaux du grand écran. Qu’il s’agisse de comédies légères ou de thrillers haletants, leur vie de galère et leurs aventures sur roues sont un terrain fertile pour les scénaristes. Mais tous les films qui les mettent à l’honneur ne se valent pas. Tour d’horizon critique de quatre films où les livreurs prennent le devant de la scène : Un ticket pour l’espace, Premium Rush, Coursier et 30 Minutes Maximum.


Un ticket pour l’espace (2006)

Réalisation : Éric Lartigau
Genre : Comédie française

Dans cette comédie absurde, Kad Merad incarne Benoît, un livreur de pizzas choisi pour participer à une mission spatiale suite à un concours improbable. L’idée de départ est sympathique, mêlant le quotidien banal d’un livreur à une aventure spatiale farfelue. Mais le potentiel comique de la situation est largement sous-exploité. Les gags tombent souvent à plat, et l’humour peine à trouver un équilibre entre le loufoque et le drôle.

Analyse critique :
Le film souffre d’un scénario paresseux et d’un rythme inégal. Les personnages secondaires sont caricaturaux à l’excès, et même Kad Merad, pourtant habitué à briller dans des rôles comiques, semble prisonnier d’un rôle qui ne lui permet pas d’exploiter son talent. Si vous êtes fan de comédies françaises absurdes, vous y trouverez peut-être votre compte, mais pour les autres, mieux vaut passer son chemin.

Verdict : Une comédie qui reste à quai. 5/10


Premium Rush (2012)

Réalisation : David Koepp
Genre : Thriller/Action

Joseph Gordon-Levitt incarne Wilee, un coursier à vélo à New York, qui se retrouve au cœur d’une conspiration après avoir accepté une livraison mystérieuse. Le film se distingue par son rythme effréné et ses scènes d’action spectaculaires, où les courses-poursuites à vélo sont chorégraphiées avec une précision impressionnante.

Analyse critique :
Si l’intrigue manque parfois de profondeur, la mise en scène compense largement. Le film brille par son style visuel, avec des plans dynamiques et une tension constante. Gordon-Levitt livre une performance convaincante, et le personnage du policier corrompu, joué par Michael Shannon, apporte une bonne dose d’intensité.

Verdict : Un thriller divertissant et bien réalisé. 8/10


Coursier (2010)

Réalisation : Hervé Renoh
Genre : Comédie d’action française

Dans ce film français, Michaël Youn incarne un livreur à scooter dont la journée tourne au chaos après avoir accepté une livraison urgente pour un client louche. Entre courses-poursuites absurdes et situations rocambolesques, le film tente de mélanger action et comédie.

Analyse critique :
Le résultat est malheureusement mitigé. Bien que certaines scènes soient amusantes, l’humour forcé et les personnages clichés finissent par lasser. Michaël Youn, fidèle à son style, en fait souvent trop, ce qui risque de diviser le public. Le scénario, bien qu’énergique, manque de subtilité et laisse peu de place à la surprise.

Verdict : Une comédie d’action sympathique, mais vite oubliable. 6/10


30 Minutes Maximum (2011)

Réalisation : Ruben Fleischer
Genre : Comédie noire

Dans cette comédie américaine, Jesse Eisenberg incarne Nick, un livreur de pizzas forcé de braquer une banque après avoir été kidnappé et équipé d’une bombe. Le concept est original et prometteur, mais le film ne tient pas ses promesses. L’humour noir, pourtant un genre efficace quand il est bien traité, tombe souvent à plat, et les personnages secondaires sont désespérément caricaturaux.

Analyse critique :
Malgré quelques bons moments, notamment grâce à la prestation d’Eisenberg, le film souffre d’un scénario maladroit et d’un humour trop vulgaire pour fonctionner. Ce qui aurait pu être une comédie noire percutante finit par ressembler à un épisode raté d’une série télévisée.

Verdict : Une bombe désamorcée avant d’exploser. 5/10


La Tête dans les étoiles (2023)

Réalisation : Emmanuel Gillibert
Genre : Comédie française

La Tête dans les étoiles (2023) est une comédie française réalisée par Emmanuel Gillibert, mettant en scène Hakim Jemili dans le rôle d’Ali, un trentenaire de banlieue sans ambition, vivant chez sa mère avec sa fille de 8 ans. Travaillant comme livreur Deliveroo, sa vie bascule lorsqu’une livraison le conduit accidentellement à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Analyse critique :

Le film tente de mêler comédie et science-fiction, mais échoue à convaincre. Le scénario manque de cohérence et de profondeur, s’appuyant sur des clichés éculés et des situations prévisibles. Les personnages sont stéréotypés, notamment Ali, dépeint comme un « looser » sans ambition, une représentation simpliste et réductrice.

La mise en scène souffre d’un manque de dynamisme, et les effets spéciaux, essentiels pour un film se déroulant en partie dans l’espace, sont médiocres. Les tentatives d’humour tombent souvent à plat, rendant le visionnage laborieux.

Les critiques sont majoritairement négatives. Par exemple, L’Info Tout Court qualifie le film de « navet de l’espace », soulignant la faiblesse du scénario et des dialogues.

Conclusion :

La Tête dans les étoiles est une comédie qui ne parvient pas à décoller. Malgré un concept prometteur, le film est plombé par un scénario faible, des personnages stéréotypés et un humour inefficace. Il illustre les défis de représenter les livreurs à l’écran de manière authentique et engageante. À moins d’être un inconditionnel de Hakim Jemili, il est difficile de recommander ce film.

Verdict : un crash sans éclat

La Tête dans les étoiles avait un concept intrigant : mêler l’absurde du quotidien d’un livreur avec l’infini de l’espace. Mais entre un scénario creux, des personnages stéréotypés et des effets spéciaux ratés, le film ne parvient jamais à exploiter son potentiel. Hakim Jemili fait ce qu’il peut avec un rôle mal écrit, mais son humour n’arrive pas à sauver l’ensemble. Bien que caricaturaux, les livreurs sont assez crédibles dans le sens où ils sont un peu comme tous ceux que l’on croise sur les routes tous les jours, ce qui, il nous semble, sauve ce film d’un naufrage complet.

Si vous êtes curieux de voir ce qu’un livreur dans l’espace peut donner, tentez votre chance. Mais ne vous attendez pas à une comédie culte ou à un voyage mémorable. Verdict : un atterrissage forcé. 4/10.


À voir éventuellement

Également, on peut citer aussi la série Dark Angel où Jessica Alba incarne un soldat génétiquement modifié crée en laboratoire. Parvenant à fuir la base secrète dans laquelle elle est détenue, elle trouve refuge dans un Seattle post-nucléaire où elle travaille comme livreuse en VTT dans une entreprise locale. Bien qu’un peu datée, cette série offre encore un bon divertissement.

Enfin, pour les petits enfants ou à regarder en famille, on peut aussi citer Kiki la petite sorcière où on suit les aventures d’une jeune sorcière qui fait des livraisons sur son balais volant. Ce manga a reçu de très bonnes critiques de la part de toute la presse et des spectateurs (98 % sur Rotten tomatoes).

Bilan : des livreurs souvent sous-exploités

Les livreurs, malgré leur potentiel dramatique et comique, n’ont pas encore trouvé de véritable chef-d’œuvre à leur gloire au cinéma. Premium Rush tire son épingle du jeu grâce à ses scènes d’action spectaculaires et son rythme haletant, mais les autres films peinent à dépasser le stade de l’idée amusante mal exécutée.

Le métier de livreur, pourtant riche en anecdotes et en défis, mérite mieux. Peut-être qu’un jour, un réalisateur saura rendre justice à ces héros du quotidien dans un film à la hauteur de leur réalité. En attendant, pour un mélange de tension et de style, Premium Rush reste la référence à voir.

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